lundi 9 février 2009

Conscience anorexique


Lucienne CLUYTENS
La Grosse

Roman policier
Liv'éditions, 2004, 287 pages

La grosse ? C’est Eva, la trentaine, habituée depuis l’enfance aux insultes et moqueries en tout genre visant son apparence physique. Elle n’a pas d’amis et vit chez sa mère, qui la gave comme une oie pour mieux la garder auprès d’elle. Eva voit sa mère comme une vieille sorcière toute desséchée, qu’elle craint et qui finira par la hanter. Les deux femmes se pourrissent l’existence l’une l’autre. C’est avant tout l’image du père défunt qui les sépare. Ce père qu’Eva adorait et qui, pense-t-elle, fut la seule personne qui l’ait aimé. Cette jeune femme esseulée, étouffée par une mère perturbée, a malgré tout des rêves qu’elle compte bien réaliser à tout prix. Son premier désir, échafaudé en souvenir du père, est de tenir le guichet de la poste de son village. Mais voilà, le receveur hait les gros, refuse le poste à Eva et y promulgue une jeune femme filiforme. Cependant, « la grosse » ne compte pas en rester là et poursuivra son rêve d’une bien étrange manière.

Ce livre au titre provocateur est le reflet cru d’une réalité désolante. La bêtise et la cruauté y sont largement déployées à tout point de vue. On ne sait même plus qui est victime de qui. Il m’a semblé que la plume de l’auteur était ironique de la situation initiale au dénouement final. D’ailleurs, l’histoire pourrait être drôle si on la considérait comme une caricature mais… j’y ai vu une telle lucidité que je n’ai pas même souri une seule fois. C’est glauque, et ça transpire la mauvaise foi qu’on souhaiterait exagérée par l’auteur. Que dalle ! Mais La Grosse c’est avant tout une démonstration éclatante de ce que la peur et la colère de l’enfant peut engendrer chez l’adulte qu’il devient. Une monstruosité dont il n’a même pas conscience pour toute réponse aux différentes violences endurées.

Pour plus d'infos sur l'auteur : http://www.lucienne-cluytens.fr/

jeudi 22 janvier 2009

L'effet papillon

Babel
Réalisé par Alejandro Gonzalez Inarritu
Avec Brad Pitt, Cate Blanchett, Gael Garcia Bernal...
Drame / Thriller

Babel c'est l'effet papillon à partir d'un simple fusil. Un simple objet qui va bouleverser la vie de plusieurs personnes dispatchées dans le monde entier. Un objet qui n'est pas anodin car il a pour fonction de tuer.
Deux jeunes bergers dans le désert marocain jouant avec le feu, un couple de touristes américains qui bat de l'aile en vacances au Maroc, une nounou emmenant deux enfants américains dont elle a la garde au Mexique, une jeune japonaise sourde et muette dont le père est recherché par la police de Tokyo... reliés par un fil conducteur qui les mène vers le drame.

Une histoire empreinte de solitude et surtout d'abandon. Le ton du film semble vouloir dire que telle est la condition humaine. On a affaire à un récit éclaté, les scènes passant d'un pays à l'autre, d'une histoire triste à l'autre, nous laissant dans l'inquiétude du personnage précédent jusqu'à ce qu'on y revienne pour découvrir que la situation n'a fait qu'empirer. On est sur les nerfs, la souffrance des protagonistes perce à travers l'écran. C'est un film très tendu où souffle comme un vent de désespoir.
Ce film me rappelle 21 grammes du même réalisateur où planait déjà toute cette solitude, ce sentiment de catastrophe imminente et surtout ce ciel qui ne semble jamais pouvoir se défaire de ses nuages.

Babel offre à Brad Pitt un personnage bouleversant.

lundi 19 janvier 2009

Tranquille le chat !


Hippolyte TAINE (1828-1893), historien, philosophe et critique littéraire français, disait : "J'ai beaucoup étudié les philosophes et les chats. La sagesse des chats est infiniment supérieure."

Vie et opinions philosophiques d'un chat

Philosophie
Rivages poche/Petite Bibliothèque, 2008, 52 pages

« Ce qui fait que les bêtes ne parlent point comme nous, est qu’elles n’ont aucune pensée, et non point que les organes leur manquent.» (René DESCARTES, Lettres au Marquis de Newcastle, 1646)
Lors de la parution de ce court texte, en 1858, Descartes a dû se retourner dans sa tombe ! Wink

Le matou, « né dans un tonneau au fond d’un grenier à foin », grandit dans une basse-cour, entouré de chats et d’autres bêtes, notamment une oie qui devient son amie. Mais cette relation donnera lieu a une expérience brutale et s’ensuit ses premières réflexions sur la mort , le pouvoir, la place de chacun au sein de cette « république » qu’est la basse-cour. Puis, il aborde la condition féline, les passions, le bonheur, l’essence des choses (comparaison chien et chat). Enfin, considérant avoir atteint un degré de sagesse ultime, le matou est parfaitement satisfait.

« Celui qui mange est heureux ; celui qui digère est plus heureux ; celui qui sommeille en digérant est plus heureux encore. Tout le reste n’est que vanité et impatience d’esprit.» (Partie VI du texte)

Ce petit livre est un petit bijou d’humour cynique ! Le tonneau serait-il d’ailleurs une référence à Diogène de Sinope (bien qu’il aurait été surnommé le Chien) ?
Plein d’imagination, il se dégage également de cette fable une certaine atmosphère poétique (cf : partie VIII du texte). Une fable où le chat me semble représenter le soi-disant philosophe qui, ayant une très haute opinion de lui-même, croit détenir les clefs de la Vérité par le biais de ses seules expériences.
J’ai donc lu ce texte comme une parodie de traité philosophique. On remarque d’emblée l’absence d’une notion fondamentale : la morale. Ce qui peut expliquer que le chat puisse atteindre aussi rapidement un degré de sagesse… peu élaborée. Car la morale n’est-elle pas l’une des notions philosophiques les plus délicates à penser ?

Idea Ce texte est disponible dans son intégralité à cette adresse : http://www.textesrares.com/philo/tainchat.htm

jeudi 15 janvier 2009

Aux ouvriers de la nuit...


Marie-Paul ARMAND
La poussière des corons
Roman (littérature régionale)
Pocket, 1985, 507 pages

Madeleine est née le 1er janvier 1900. Elle est fille de mineur et grandit dans un des nombreux corons du Nord-Pas-de-Calais. On la suit dans ses premiers pas, son entrée à l’école où elle s’avère être une élève douée et passionnée. Mais son avenir est prédéfini par sa condition. Une fille de mineur ne devrait pas avoir pour ambition de faire des études, elle doit aider sa mère dans les tâches quotidiennes, ses parents n’ayant pas les moyens financiers pour qu’elle puise avoir un métier autre que « cafus » (trieuse de charbon). Madeleine apprend à laver les vêtements de mineur (bon courage pour enlever le charbon !), apprend à coudre avec sa mère, afin d’amener un petit revenu supplémentaire à la maison, nettoie, jardine… et mène une vie épisodiquement heureuse car traversée de nombreuses tragédies. Mais au pays des mineurs, la tranquillité était bien le dernier luxe que l’on pouvait s’offrir !
A travers cette vie, c’est l’histoire des mineurs que Marie-Paul Armand nous fait partager. Ces ouvriers de la nuit ne choisissent pas, ils subissent. Un fils de mineur sait que dès 12 ans, après avoir passé son certificat d’études, il sera envoyé au fond. Les débuts sont très rudes mais le jeune mineur s’habitue à descendre chaque jour sous terre sans savoir si il remontera. Que peut-il faire d’autre ? Paradoxalement, ce métier, qui se traduit quasiment par une menace de mort quotidienne, lui permet de manger et donc de vivre.
L’histoire de Madeleine nous fait traverser les différentes grèves menées par ces hommes qui voulaient acquérir des conditions de travail dignes et pouvoir manger à leur faim, les catastrophes (Courrières), les accidents, les coups de grisou… mais aussi les deux Guerres mondiales. Il est intéressant d’apprendre que durant la seconde Guerre mondiale, les mineurs ont mené d’autres grèves pour leurs conditions de travail, une sorte de mouvement de résistance qui permis de ralentir la production de charbon qui bénéficiait aux Allemands. Bien entendu, les répressions ne se firent pas attendre.
Et puis, l’on observe la vie qui reprend son cours normal après la guerre, le temps de la modernisation, puis la crainte du chômage, provoquée par la mise sur le marché de nouvelles sources d’énergie (électricité, pétrole) et le charbon meilleur marché… jusqu’aux années 60.

Une chose est sûre, ce livre m’a rappelé la richesse du monde des ouvriers de la nuit. Car j’y ai retrouvé le courage, la dignité, la solidarité qui habitaient les souvenirs racontées par mes grands-parents durant mon enfance.
Du point de vue du récit, je ne cache pas avoir été agacée à plusieurs reprises par le style trop larmoyant de l’auteure. Les conditions, les situations exposées dans le livre sont suffisamment significatives. On ne doute pas un instant de la dureté de la vie de ces gens. Mais l’auteur insiste lourdement comme si elle voulait imposer la compassion au lecteur .
Cependant, il ne s’agit pas là de condamner le livre qui est malgré cela fort prenant et éclairant. Et puis, il s’agit de son premier roman, donc l’indulgence est de mise. De plus, il fut écrit à la mémoire de son grand-père, mineur lui-même ; ce qui peut expliquer le trop plein émotif.

Extrait : Madeleine nous confie ce qu’elle ressent lors du visionnage du film de Louis Daquin, Le point du jour, qui fut tourné à Liévin en 1948 (les mineurs sont filmés en plein travail) :
« Je crois que ce fut ce jour-là que je découvris ce qu’était le travail de Charles. Je n’étais jamais allée au fond, je n’avais jamais vu ce que cela représentait. Là, les images me montrèrent tout ce que je ne savais pas. J’ouvrais des yeux effarés. Dans un tel boyau, comment pouvait-on respirer ?
A un moment, un des mineurs donna un grand coup de marteau-piqueur, et l’écran fut envahi d’une poussière noire ; et, à travers cette multitude d’infimes particules de charbon, on voyait le mineur qui continuait de travailler. Moi, je sentais cette poussière entrer dans mes narines, dans mes yeux, m’obstruer la gorge, envahir mes poumons. J’éprouvais une sorte de malaise. Comment pouvaient-ils résister, dans ces conditions, jour après jour, pendant toute une vie ? A partir de cet instant, je regardai Charles avec un nouveau respect. J’eus pour lui une admiration qui ne fit qu’augmenter mon amour. Lorsque nous sommes sortis, j’ai respiré profondément l’air du soir, et j’ai compris, plus que jamais, l’incessant besoin de soleil, d’air pur et d’évasion qu’éprouvaient les mineurs, après des journées d’un tel travail. »

mardi 13 janvier 2009

Un ange aux ailes de feu


Sylvie GERMAIN – Magnus

Roman
Folio, 2005, 265 pages

Une mémoire brisée. Un ours en peluche aux yeux de renoncules et à l’oreille roussi pour témoin. Des visions foudroyantes. Orange, feu, rouge, éclair, troublantes sensations flamboyantes. Un homme, un livre, une ville, une fièvre, une langue inconnue. Une amie, amante, complice, attache au présent. Une jambe boiteuse, une mémoire bancale : un homme en hibernation. Des abeilles. Un livre neuf pour seul bagage.

Comment résumer Magnus ? Une histoire dense, intense, pleine d’éléments essentiels. Sylvie Germain nous entraîne dans le centre de gravité d’une quête d’identité obstinée. Les images, les questions gravitent autour de nous à une vitesse étourdissante. On est balloté dans les divers refuges trouvés par Magnus. On est secoué par les mystérieux fragments de sa mémoire. Quand s’apaisera-t-il ? Au point de non-retour, au sacrifice ?
Ce livre possède une réelle force de par ce qu’il interroge. De plus, la forme du texte est originale et est en parfaite cohérence avec le fond. Lorsque les mystérieux fragments s’imbriquent pour former de nouvelles réponses, Magnus rebondi et nous à sa suite.
Les derniers passages du livre m’ont particulièrement émerveillée. Je les ai relus, savourés. L’issue est osée mais à la hauteur de ce qui la précède.
Enfin, le style de l’auteur est remarquable de poésie, tout en images. Mélodieux.

Extrait à savourer : « Ainsi va Magnus dans sa solitude du Morvan, nouant des amitiés posthumes auprès de tombeaux, des amitiés muettes avec tel ou tel arbre, tel bœuf ou telle brebis croisés au bord d’un pré, des amitiés fugaces avec des nuages, des chuchotements de sources, des odeurs de terre, de vent. Des amitiés à fleur d’instant. »

lundi 12 janvier 2009

Têtue comme une bourrique !

L’échange
Réalisé par Clint Eastwood
Avec Angelina Jolie, John Malkovitch...

L’échange est inspiré d’une histoire vraie, vécue dans la Los Angeles des années 20. Le film nous montre une ville corrompue jusqu’à la moelle : la police menace ses habitants au lieu de les protéger. Et c’est malheureusement dans ce contexte que naît le drame qui touche Christine Collins. Un matin, alors qu’elle pensait pouvoir passer le week-end avec son fils Walter, elle est appelée à son travail. Lorsqu’elle rentre chez elle, celui-ci a disparu. Après l’avoir recherché dans tous les recoins possibles du quartier, elle appelle la police.
Au bout de quelques mois, on l’informe que son enfant a été retrouvé. Dans une gare bondée de journalistes et d’officiels, un garçon de neuf ans qui prétend être Walter Collins lui est rendu. Mais Christine sait d’emblée que la police s’est trompée : il n’est pas son fils !
Malgré les différentes stratégies de manipulation mentale pratiquées par la police et son pseudo médecin-psychologue, qui tente de la « rassurer », Christine reste ferme dans sa demande : « Retrouvez MON fils ! ». Mais les hauts gradés sont tout aussi tenaces lorsqu’il s’agit de faire taire les gens simples qui deviennent gênants en réclamant justice corps et âme. La solution est immonde mais terriblement efficace lorsqu’il s’agit de pousser quelqu’un à douter de lui-même !
Christine va faire preuve d’un extrême courage pour rester digne car elle est une femme entière, une mère assoiffée de justice pour son enfant. Elle trouvera dans cette lutte le soutien d’un pasteur qui dénonce ouvertement et tente de combattre la corruption qui envenime Los Angeles. A moins que ce ne soit ce pasteur qui trouve un soutien en Christine, la poussant à intensifier sa lutte, pour servir ses propres intérêts ?

Un film très fouillé où l’enquête et la gestion du « cas Collins », malgré les méthodes hallucinantes employées, nous paraissent réalistes. L’attente innommable vécue par la mère est fort bien formulée par les images. On suit Christine avec tendresse, avec révolte. L’incompétence et l’indifférence des autorités de l’époque, en ce lieu donné, est effrayante au vu de la macabre découverte qui sera faite, par hasard, par un officier au cours d’une banale enquête. Le temps qu’ils consacrent à protéger leur carrière aura coûté la vie à plusieurs enfants.

Christine (Angelina Jolie) dans l’attente d’une réponse qu’elle n’aurait jamais dû espérer.

dimanche 11 janvier 2009

Bonne année mes gins !

Meilleurs voeux pour 2009, accompagnés d'une photo prise par B. le 2 janvier din ch'nord. Quel courache parce qui fso fro vindiouss ! (traduction : Quel courage parce qu'il faisait froid vindiouss !)

vendredi 9 janvier 2009

Un parcours dévoilé

Persepolis
Réalisé par Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

Le film d’animation Persepolis est une adaptation de la série BD homonyme, écrite et dessinée par Marjane Satrapi. L’histoire, inspirée par la jeunesse de la dessinatrice, débute en 1978, à Téhéran ; Marjane a alors huit ans. Elle est cajolée au sein d’une famille moderne et cultivée qui supporte avec tendresse ses débordements d’enthousiasme. C’est une enfant joyeuse et vive d’esprit qui n’hésite pas à se mêler des conversations politiques. Ce qui nous donne des scènes assez cocasses. Elle se rêve en prophète superhéros qui a réponse à tous les maux de la planète ; réponses commençant invariablement par «Tout le monde devra… » et «Il sera interdit de… ». Les enfants ont une capacité au mimétisme assez surprenante car souvent pleine de justesse ! Et lorsque sa grand-mère, dont Marjane est très proche, lui demande ce qu’elle compte faire pour que les vieilles femmes comme elle ne souffrent plus, celle-ci répond avec aplomb : « Ben ! Ce sera interdit ! ». Savoureux !

La petite fille suit attentivement les évènements qui mèneront à la révolution puis, à la chute du Chah d’Iran . L’exaltation laisse vite place à l’inquiétude car s’instaure une République islamique. Débute le temps des « commissaires de la révolution » qui contrôlent tenues et comportements. Marjane, qui doit porter le voile, se voit alors révolutionnaire. Elle se confectionne un joli sweat avec pour inscription au dos : « Punk is not ded » (non, non, pas d’erreur à « ded ») et s’achète des cassettes d’Iron Maiden vendues sous le manteau !
Avec la guerre contre l’Irak, il faut faire face aux bombardements, privations et disparitions de proches. La répression intérieure s’accentue. Bref, dans un contexte qui devient de plus en plus menaçant, l’esprit critique de Marjane pose problème. Pour la protéger, ses parents l’envoient à Vienne, en Autriche. A quatorze ans, Marjane découvre la liberté, l’amour mais, rapidement aussi, la solitude et la différence.

Le fait qu’il s’agisse d’un film d’animation n’enlève rien à l’intensité de l’histoire. Malgré un style assez minimaliste, les personnages ont énormément de relief et l’émotion nous gagne autant que face à des acteurs de chair et de sang. Personnellement, j’ai un faible pour le dessin épuré, exempt de détails superflus plombant l’essence du récit. La majorité du film étant des souvenirs de Marjane, il se déroule en noir et blanc, ce qui m’a encore plus fasciné. Comme pour la photo, il me semble que le noir et blanc met en avant l’aspect émotionnel d’un instant, d’une histoire.
Les dialogues sont riches d’enseignements sur cette période de l’histoire de l’Iran. Mais ils surprennent surtout par l’humour employé à montrer le ridicule d’une situation. Je pense notamment à l’intervention que Marjane fait à la fac, contrant le discours obscur des islamistes ! Un instant de lucidité exquis !Bref, un film instructif, drôle et surtout doué d’autodérision, un phénomène rare.

Marjane présentant son programme de prophète à sa grand-mère.

mardi 6 janvier 2009

Sombre conte

Le Labyrinthe de Pan
Réalisé par Guillermo Del Toro
Avec Ivana Baquero, Sergi Lopez, Maribel Verdu...
Conte fantastique (plutôt sombre !)

Ofélia est une jeune fille passionnée par la lecture des contes de fées. Il est heureux de pouvoir se réfugier dans un monde enchanteur lorsque tout nous effraie dans la réalité. L’histoire se déroule dans l’Espagne de 1944. Carmen, sa maman, s’est récemment remariée à un homme terrifiant, Vidal, obsédé par le temps et capitaine de l’armée franquiste. Etant enceinte, elle se voit obligée de rejoindre son mari là où il se trouve, un poste militaire perdu dans la forêt. Ofélia vit très mal cette nouvelle vie à proximité de cet homme. Comme elle se promène autour de la grande maison familiale, elle découvre un mystérieux labyrinthe. Elle y rencontre Pan, un faune qui garde les lieux et qui lui révèle qu’elle n’est autre que la princesse disparue et tant attendue d’un royaume enchanté ! Mais pour prouver que son long passage dans le monde des humains n’a pas dénaturé son cœur, elle doit subir trois épreuves auxquelles elle n’est absolument pas préparée… personne n’est d’ailleurs préparé à la dernière épreuve.

Un film bouleversant ! Je crois bien que celui-ci m’a marquée au fer rouge ! J’ai beaucoup aimé les décors et l’ambiance sombre qui m’ont rappelé l’univers de Tim Burton. Les personnages d’Ofélia et de Mercedes sont beaux, intenses. Leur relation de protection mutuelle m’a particulièrement touchée. Le film contient plusieurs scènes de violence qui rappellent invariablement ce qu’un homme est capable de faire subir à un autre homme. Elles m’ont assez perturbée ; en a découlé un débat quasi philosophique sur la nature humaine ! Heureusement, mon ami est toujours prêt à réfléchir avec moi. Ca peut sembler inutile et pourtant, ça m’aide à avaler les images car elles me permettent de m’interroger et d’avancer dans l’éclairement d’une zone inconcevable.

Cet arbre, entre autres détails, m'a rappelé l'univers de Tim Burton.

Ofélia et le livre magique, confié par Pan, qui la guidera dans ses trois épreuves.

Ofélia menacée par son beau-père, le capitaine Vidal, un homme d'une extrême cruauté.
(Photos pêchées sur http://www.allocine.fr/)